Robotique Tout se joue dans la cour de la ferme
Pour Michel Berducat, chercheur à l’Irstea, la robotique agricole ne pourra prendre son envol qu’à condition de se pencher sur les manœuvres entre les bâtiments et les champs.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« La robotique ne commence pas dans le champ », précise Michel Berducat en commençant sa conférence au Sima, le 23 février. Loin de l’excitation des fans de technologie, dans le cadre des rencontres Axema, le chercheur a appelé le secteur du machinisme à garder la tête froide.
« La robotique, poursuit-il, doit s’intéresser à toutes les phases logistiques du travail. » Difficile pour le chercheur d’imaginer des investissements de la part des agriculteurs, tant que le déplacement entre la ferme et la parcelle, ou même le rechargement énergétique, ne seront pas, eux aussi, facilités par la robotique.
Attelage et recharge : automatiser les coulisses des opérations
Selon Michel Berducat, une innovation intéressante du secteur viendrait ainsi de chez John Deere, avec le système Autoconnect, qui automatise l’attelage. Un système disponible aujourd’hui sur la gamme compacte du constructeur américain et qui avait reçu une médaille d’argent au Sima en 2015. L’Irstea travaillerait également de son côté sur un robot permettant d’atteler les relevages à trois points.
Autre enjeu : le rechargement énergétique, quelle qu’en soit la nature. « Dans le cas du développement de flottes de petits robots plus agiles de type essaims, les utilisateurs auront de longues opérations de rechargement de batterie ou de plein de GNR à réaliser chaque matin », prévient Michel Berducat. Une idée dont s’est emparée notamment l’université de Graz, en Allemagne, en développant un bras robot capable de brancher automatiquement un véhicule sur la prise de courant.
Pas de robots sans hommes
Mais robotique ne signifie pas déshumanisation de l’agriculture, loin de là. Selon Michel Berducat, la formation des opérateurs et l’intégration des robots dans l’ensemble du système de l’exploitation seront une autre étape essentielle.
« Pour contrôler toutes les machines, peut-être jusqu’à 70 ou 100 robots, il faudra un opérateur pour planifier, contrôler, tout cela à l’aide de logiciels complexes. »
Une agriculture réunie sous le nom de 5.0, qui pourrait se répandre plus tôt qu’on ne le croit dans les champs. « D’ici à 2024, prévoit Michel Berducat, près de 600 000 robots agricoles seront en circulation dans le monde. »
[summary id = "10044"]
Pour accéder à l'ensembles nos offres :